D'où viennent les personnages de Noël ?

Le Père Noël

Dès le début du culte de Saint-Nicolas, un personnage ressemblant au Père Noël est présent comme valet dans les pays de tradition germanique. Il prend de nombreux noms, tels que Knecht Ruprecht en Allemagne, Krampus en Bavière orientale et en Autriche ou Hans Trapp au Palatinat et en Alsace, avant de devenir la célébrité que l'on connaît aujourd'hui. La première évocation du Père Noël date de 1823 dans un poème américain de Clement Clarke Moore. Cette fable permit d'uniformiser les différentes traditions en coexistence. Ce conte décrit un vieil homme à la barbe blanche, à l'allure joviale et débonnaire, conduit par un traîneau tiré par huit rennes. La mitre de Saint-Nicolas est remplacée par un bonnet et la crosse par un sucre d'orge. En 1866, l'écrivain américain George P. Webster décrit les longs mois de l'été polaire, l'atelier et la maison du Père Noël enfouie sous les neiges du Pôle Nord. La représentation moderne du personnage apparaît pour la première fois en 1868 sur la couverture du "Harper's Magazine" dessinée par Thomas Nast, originaire du Palatinat. Le Père Noël est ainsi vêtu d'un costume rouge garni de fourrure. Il faut cependant attendre 1931 pour que son image devienne populaire. Haddon Sundblom propose sa version sur la célèbre affiche publicitaire de la compagnie Coca-Cola afin d'inciter les consommateurs à acheter cette boisson fraîche en plein hiver.

Saint-Nicolas

Saint-Nicolas est à l'origine un saint ayant réellement existé. Inspiré de Nicolas de Myre, un évêque d'Asie Mineure du IVème siècle, il est né à Patara, une cité de Lycie, entre 250 et 270 après Jésus-Christ. Ses convictions chrétiennes le pousse à effectuer des pèlerinages en Egypte et en Palestine, mais l'Empereur Dioclétien le fait emprisonner par mépris pour cette religion. Il meurt le 6 décembre 343 ou 345 à Myre, victime des persécutions sous l'Empire romain. Depuis sa mort, le personnage alimente les légendes en souvenir de sa bonté. Saint patron des enfants, sa fête est célébrée dans les pays nordiques le 6 décembre. Il distribue des cadeaux aux enfants méritant. Cette légende a été importée aux Etats-Unis par les Hollandais et les Allemands au XVIIème siècle.

Des lutins légendaires

Une croyance païenne fait référence au lutin de Noël. Il serait un défricheur dont la tâche essentielle consiste à maintenir l'ordre à la ferme et aux champs. Il se montre particulièrement coopératif si un bon repas lui est servi la veille de Noël. Dans de nombreuses fermes, un lit douillet lui était préparé pour la circonstance et la place d'honneur lui était réservée à table. Il est reconnaissable par son bonnet rouge et sa grande barbe blanche. Il est aussi équipé d'une épaisse fourrure de voyage pour se protéger des rigueurs hivernales. Cette histoire est en fait une allégorie du Père Noël. Clement Clarke Moore est le premier auteur à faire référence aux lutins dans un texte intitulé "A Visit From St Nicholas" (la visite de Saint-Nicolas) paru dans le journal "Sentinel" de New York en 1823. Il évoque des petites créatures qui secondent Saint-Nicolas dans la distribution des cadeaux aux enfants. Le récit est traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.

Père Fouettard

Le Père Fouettard est le sinistre personnage qui accompagne Saint-Nicolas dans ses déplacements le soir du 5 décembre afin de punir les enfants qui n'ont pas été sages pendant l'année. Son histoire perdure dans l'Est de la France. Le mythe du Père Fouettard prend son origine dans différentes fables. On croit souvent qu'il serait une invention des pédagogues du XVIIIème siècle pour effrayer les garnements et les paresseux. En fait, le personnage naquît lors du siège de Metz par les troupes de Charles Quint au XVIème siècle. Les habitants de la ville assiégée décidèrent de tourner en dérision l'image de l'empereur en brûlant un mannequin à son effigie et en le surnommant le Père Fouettard. L'influence de la presse américaine fit perdre progressivement les attributs moralisateurs de Saint-Nicolas avec l'abandon du Père Fouettard, mais les parents usent encore de cette légende pour menacer les petits garnements de ne pas recevoir de cadeaux le soir de Noël.

Pourquoi fête-t-on Noël un 25 décembre ?

A l'origine furent les Saturnales

Dans la Rome Antique, les Saturnales symbolisaient les cérémonies au cours desquelles on offrait au Dieu Saturne des sacrifices. Les festivités duraient 7 jours pendant le solstice d'hiver et étaient l'occasion de multiples réjouissances. Les esclaves étaient libérés de leur servitude le temps de la fête et échangeaient leur rôle avec leur maître, les maisons étaient nettoyées et purifiées et leurs habitants les décoraient de houx et de branches de sapins, le seul arbre encore vert à cette époque. Une journée entière était en plus consacrée aux enfants.

Ensuite vint la Nativité

Il n'y a pas de certitude quant au jour exact de la naissance de Jésus, mais en 306 après Jésus-Christ, le pape Jules Ier choisit officiellement le 25 décembre comme fête de la Nativité, 9 mois après la fête de l'Annonciation, pour rappeler la célébration des Saturnales. Les rites païens sont ainsi incorporés aux rites chrétiens plutôt que d'être combattus de front. C'est pourquoi la fête de Noël n'est pas exactement le jour d'anniversaire de Jésus, mais la célébration de sa venue sur Terre, les termes "noio" et "hel" signifiant "renaissance du soleil" en celte. Il semble qu'en Occident la fête liturgique de Noël apparaisse en 340 avec les premières représentations de la crèche, pour se généraliser à partir du Vème siècle.

L'origine des décorations de Noël

La crèche, une représentation chrétienne

Symbole important en Occident, cette petite construction représente l'étable de Bethléem et les scènes de la Nativité de Jésus-Christ célébrée le soir de Noël. Les personnages, le plus souvent fabriqués en terre cuite, représentent Marie et Joseph, les parents de Jésus, un âne et un bœuf chargés de réchauffer l'enfant par leur souffle, et des bergers. La première crèche vivante aurait été produite par François d'Assise en 1223. Les crèches ressemblant à celles d'aujourd'hui sont apparues dans les églises au XVIème siècle. Depuis le XVIIIème siècle, cette tradition se perpétue dans tout le monde catholique avec des ajustements selon les régions. Par exemple, en Provence sont ajoutés les santons illustrant les métiers traditionnels ou les scènes de la vie quotidienne de la région. Ce type de décor est tellement répandu à Noël qu'il s'est développé dans le monde entier avec la crèche africaine en bois, la crèche asiatique avec un petit Jésus aux yeux bridés ou encore la crèche en argent de Roumanie.

L'arbre de Noël selon une tradition religieuse

C'est en 1521 que l'arbre de Noël est mentionné pour la première fois en Alsace. Il sert à décorer la maison et à regrouper les cadeaux. Les roses, les pommes et les friandises étaient les décorations habituelles du sapin, les pommes rouges faisant référence à l'histoire d'Adam et Eve. En 1806, une gravure illustre de nouvelles ornementations inaugurant les petits personnages, les animaux et les gâteaux. L'étoile accrochée traditionnellement au sommet de l'arbre symbolise l'étoile de Bethléem qui guida les Rois Mages vers Jésus-Christ. Aux XVIIème - XVIIIème siècles, les premiers sapins illuminés par des petites bougies font leur apparition, mais il faut attendre 1880 pour que les premières décorations électriques apparaissent aux Etats-Unis. Edward Johnson, l'associé de Thomas Edison, installa une guirlande de 80 petites ampoules électriques sur un arbre de Noël. Jusqu'en 1950, c'est en Allemagne et en Europe de l'Est que la production des décorations de Noël culminait. Les artisans travaillaient le verre, le métal, la cire et le bois. Les personnages étaient fabriqués en coton et les cheveux d'ange en fibres métalliques. La boule de Noël était à l'origine une pomme, mais l'hiver rigoureux de 1858 en réduisit considérablement la récolte. Un artisan verrier eut alors l'idée de créer les boules que nous connaissons aujourd'hui.

La couronne de Noël, symbole de l'Avent

Les plus férus de la tradition accrochent à l'entrée de la maison une couronne de houx complétée de 4 bougies que l'on allume chaque dimanche de l'Avent jusqu'à Noël. La couronne est d'abord la survivance d'une représentation solaire dans l'Antiquité et devient plus tard le symbole du Christ, le houx rappelant la couronne d'épine posée sur sa tête avant sa crucifixion. Traditionnellement, les bougies sont rouges pour rappeler le feu et la lumière lorsque la couronne de l'Avent était le symbole du soleil. Les bougies des couronnes d'inspiration suédoise sont blanches pour évoquer la fête et la pureté et, en Autriche, elles sont violettes pour symboliser la pénitence. Aujourd'hui, les couronnes accrochées sur nos portes souhaitent les meilleurs vœux à tous.

L'authentique repas de Noël

La dinde de Noël, une viande typique

La dinde farcie occupe une place de choix dans le menu traditionnel de Noël et cela dans de nombreux pays du monde. Cette volaille n'est pourtant pas un met d'origine européenne. Elle nous vient du Canada, des Etats-Unis et du Mexique. Au XVIème siècle, elle fut apportée du Mexique par les Espagnols puis domestiquée en Espagne, en France et en Angleterre. D'ailleurs, le nom de dinde vient du fait que les premières trouvées ont été baptisées "poules d'Indes" par les Espagnols croyant revenir de l'Inde. Il a toujours été de coutume de fêter Noël avec un plat à base de volaille, essentiellement des oies, car elles étaient considérées comme l'oiseau solaire et garantissaient la protection du soleil à celui qui en mangeait. La dinde est devenue un menu de Noël car elle représentait un volatile inhabituel et était dégusté en temps de grandes fêtes. La première dinde a été mangée au cours du repas de Noël de Charles VII.

la bûche glacée

Avant de devenir le dessert par excellence du repas de Noël, la bûche était l'objet d'un rite antique célébrant le solstice d'hiver. Depuis plusieurs siècles, on avait coutume au début de la veillée de mettre dans le feu une grosse bûche choisie pour sa taille et sa qualité car elle devait brûler pendant toute la soirée. Le tronc provenait de préférence d'un arbre fruitier pour garantir une bonne récolte future. La disparition des grandes cheminées dans les foyers mit fin à cette tradition mais fut remplacée par un dessert créé par un pâtissier en 1945.